Editorial

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« Restez éveillés et priez en tout temps? » (Luc 21, 36)

Ces mots de l’évangile du 1er dimanche de l’Avent retentissent en nos c?urs avec une acuité particulière. Il nous renvoie aux événements de cette année 2015 et tout particulièrement aux attentats effroyables du 13 novembre. Nos pensées affectées vont aux victimes et à leurs familles en premier lieu. Nous n’oublions pas non plus le personnel soignant et les médecins qui se sont mobilisés spontanément et avec courage. Certains ont été profondément éprouvés par l’importance des blessures physiques et morales qu’ils ont observées et qu’ils ont prises en charge. « Pray for Paris », réaction inattendue des croyants, slogan observé jusqu’en Angleterre dans les tribunes d’un stade de foot. Cet élan s’est prolongé par de nombreuses cérémonies ou rassemblement en France comme la messe du dimanche 15 novembre à la cathédrale de Paris, ou le rassemblement inter-religieux qui a eu lieu à la cathédrale de Reims le 19 novembre.

Cette période de l’Avent ouvre l’année de la Miséricorde qui vient à propos nous rappeler l’attitude d’accueil de l’autre que nous devons conserver même dans ces périodes de tension. L’Avent est une période d’attente de la venue de Dieu. C’est aussi une période qui vient nous rappeler que Dieu nous attend pour cheminer avec nous.

Au cours de l’année 2015 les législateurs n’ont pas ménagé les professions de la santé. Certaines réformes ont enfermé un peu plus le corps médical dans des contraintes mettant en danger les relations médecin-malade.  Dans certain cas, cela prive l’un ou l’autre d’un temps de discernement. La suppression du délai de réflexion avant IVG en constitue un exemple. La nouvelle encyclique du Pape François, « Laudato si » est venu nous rappeler quelques mois avant la COP21 que l’humanité s’est laissée emporter par les progrès technologiques au détriment de la planète. Chacun doit s’interroger sur ce qu’il peut faire pour contribuer à préserver l’environnement et combattre les inégalités de répartition des ressources indispensables à la vie. De même dans le domaine de la santé, jusqu’où peut-on aller sans sacrifier le respect de la création, du rythme naturel du corps, aux impératifs d’une société matérialiste. L’accès aux soins indispensables  doit être préservé, sans être entravé par ce qui relève parfois d’une médecine de confort pour ne pas dire de luxe.

Que cette période de l’avent vous apporte un temps de sérénité, propice à la réflexion et à la perception de la beauté de la vie.

Pr. Christophe de Champ

Vice-Président du CCMF