Vive les « Minorités actives »! En avant pour une contre culture!

Étant donné qu’il n’y a pas de médecins catholiques, parce qu’il n’y a pas de spécialité « catholique » de la médecine mais qu’il y a des catholiques qui exercent la médecine, en dehors du professionnalisme indispensable, il convient que nous nous formions sur le plan chrétien, c’est à dire : vie intérieure et anthropologie.

Georges Bernanos écrit « On ne comprend rien de la civilisation moderne si l’on n’admet pas d’abord qu’elle est une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure ».

Par ailleurs, selon Alexis de Tocqueville, quand une démocratie perd la religion, elle tombe dans l’individualisme désordonné et finit par « préparer les citoyens à la servitude ».

Actuellement, aucun d’entre nous n’a souhaité se voir expulsé d’une culture qu’il pensait être la sienne, mais c’est pourtant la réalité: nous sommes devenus une minorité.

Soyons dès lors une minorité créative! Expression empruntée au Pape Benoît XVI, le 27 septembre 2009 : « Je dirais que, normalement, ce sont les minorités créatives qui déterminent l’avenir et, en ce sens, l’Église catholique doit être vue comme une minorité créative qui possède un héritage de valeurs qui ne sont pas du passé, mais qui sont une réalité très vivante et actuelle ».

Selon l’Évangile de Saint-Mathieu 5, 13-16: « En ce temps là, Jésus disait à ses disciples: « Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel devient fade, comment lui rendre de la saveur ? Il ne vaut plus rien: on le jette dehors et il est piétiné par les gens. Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée. Et l’on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau; on la met sur le lampadaire, et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison. De même que votre lumière brille devant les hommes: alors voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux ».

Quant au Pape François, dans « La Joie de l’Évangile » n°3 : « J’invite chaque chrétien, en quelque lieu et situation où il se trouve, à renouveler aujourd’hui même sa rencontre personnelle avec Jésus-Christ ou, au moins, à prendre la décision de se laisser rencontrer par lui, de le chercher chaque jour sans cesse ».

Essayer de reprendre notre ancienne position d’influence serait au mieux un effort gâché.

A toutes les époques, et actuellement aussi, l’histoire humaine et l’histoire du Salut s’entrecroisent, mais sans se confondre. Dans la parabole du bon grain et de l’ivraie (Mt.13, 30), aux serviteurs qui proposent d’arracher d’emblée l’ivraie, semée par l’ennemi, le maître de maison répond: « Laissez croître ensemble l’un et l’autre jusqu’à la moisson, et au temps de la moisson, je dirai aux moissonneurs: ‘Ramassez d’abord l’ivraie, et liez la en bottes pour la brûler; quant au froment, amassez-le dans mon grenier!’ ».

Dans un avenir proche, nous aurons de moins en moins d’influence, mais n’est ce pas une opportunité que nous offre Dieu, de nous purifier et de nous sanctifier, chacun là où nous sommes ?

En perdant le « pouvoir » dans notre culture occidentale, nous devenons plus libres de travailler au Royaume de Dieu, dans nos petites « minorités créatives », y compris dans celles des catholiques qui exercent la médecine.

Proposons dès lors des solutions vivantes et joyeuses à cette culture mourante, toujours plus froide et déprimante.

Et cela commence en intensifiant notre vie intérieure et en étudiant la vision chrétienne de l’être humain.

Dr. Bernard ARS, Président de la Société Médicale Saint Luc Belgique