Par essence, la médecine est une relation à des personnes vis à vis desquelles le médecin cultive une relation de soin (care).

Pour prendre soin des malades comme personnes, le médecin met en oeuvre tout ce qui est techniquement possible pour diagnostiquer et traiter les maladies (cure).

Jusqu’à récemment, le concept de « médecine personnalisée » signifiait prioritairement l’accompagnement des malades et la prise en compte des problèmes d’inégalités sociales dans l’accès aux soins.

La « médecine personnalisée » a aujourd’hui davantage le sens d’une médecine adaptant les diagnostics et les thérapies en fonction des profils moléculaires des patients; d’où l’importance prise par le financement des plateformes technologiques à très haut débit .

Concept pluriel ? Piège des mots ?

Il n’est peut-être pas insignifiant de constater que le concept de « médecine personnalisée » s’impose vers 2000, moment où les stratèges du marketing introduisent le concept de « marketing personnalisé »?

Des synonymes au terme de « médecine personnalisée » sont parfois utilisés: médecine stratifiée, ciblée, de précision, des 4 P: « Preventive, Predictive, Participatory, Personnalized ».

Ne serait il pas judicieux de parler de « médecine individualisée »?

Le concept d’individu a bien une signification biologique et il justifie l’idée d’une médecine « individualisée ».

Par contre, le concept de personne appartient exclusivement aux registres du droit, de la théologie,de la philosophie morale et politique, voire à celui de la métaphysique, sans commune mesure avec les concepts et les outils de la médecine moléculaire actuelle.

Référence principale:

. Guchet Xavier, » La médecine personnalisée », Les belles lettres, Paris, 2016, ISBN: 978-2-251-43037-9, 427 p..

Références:

. Ars Bernard, « La médecine personnalisée ! Concept pluriel ? Piège des mots ? », Acta Medica Catholica, vol.86, n°1, 2017, pp2-3.

. Ars Bernard, » The meaning of medecine: the human person », Kugler, Amsterdam, 2000, ISBN: 09.6299.183.1

Bernard Ars, M.D., Ph.D..

Bertrand Galichon